COMMUNIQUÉ

L'accord de Dakar est un pas vers le déblocage de la crise politique qui a failli laisser aux armes le dernier mot.

Nous saluons le président sénégalais Abdoulaye Wade de son initiative et de sa réussite pour dénouer la crise malgache. Il représente cette nouvelle race d'hommes politiques africains pleins de sagesse politique et efficaces dont l'Afrique sinistré a tellement besoin pour son renouveau spirituel, économique et socioculturel.

Nous saluons également les deux protagonistes, MM. Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana. En mettant l'intérêt supérieur de la nation avant leurs intérêts particuliers, et en signant cet accord, ils ont sauvé le peuple malgache, pris en otage par des pôles extrémistes minoritaires.

Nous saluons aussi le rôle politique incontestable et déterminant joué par les médias (écrits, audiovisuels, électroniques), les fokonolona et la société civile pour le triomphe de la vérité, de la transparence et de la démocratie.

Pour enrayer la violence politique qui a fait déjà plusieurs dizaines de morts et de victimes innocents et qui risque encore de devenir endémique, nous demandons :

- AUX GOUVERNEURS DES PROVINCES

  1. De mettre fin aux harcèlements dont sont victimes les médias indépendantset d'opposition, car les atteintes à la liberté d'expression constituent une violation inacceptable du droit de chacun à être informé.
  2. De mettre un terme à toutes les mesures visant à empêcher les activités pacifiques et l'expression publique des mouvements politiques et du fokonolona.
  3. De mettre un terme à toutes les activités visant à menacer ou intimider les individus sur la base de leur appartenance ethnique, de leurs convictions religieuses ou activités personnelles et politiques.
  4. De mettre un terme aux arrestations arbitraires et aux détentions en secret dans des centres non officiels, operées par les forces de sécurité ou les milices (Nosy be, Ambanja, Tamatave, Majunga,S). Ces actes, dont l'objectif essentiel est de punir ou d'intimider les victimes, perpétrés en dehors de tout cadre légal et judiciaire sont des violations très graves des droits de l'Homme.
  5. De privilégier la réconciliation nationale en pratiquant le dialogue avec les représentants de la société civile et du fokonolona.
  6. De prendre des mesures concrètes pour protéger la population civile et ainsi de permettre aux gens qui ont dû quitter leur domicile de revenir chez eux.

- AU GOUVERNEMENT SYLLA

De prendre des mesures pour faire cesser ces violations des droits perpétrées par les milices et certains membres des forces de sécurité, y compris les détentions arbitraires, disparition, exécution sommaires, tortures à l'encontre des journalistes, des hommes d'église, des militants de l'opposition, de leur famille et sympathisants présumés. A l'heure actuelle, les auteurs de ces excès bénéficient d'une impunité totale. A cet égard, les autorités compétentes doivent déclarer publiquement et s'assurer que :

1) ces pratiques ne seront plus tolérées ;

2) Tout excès signalés par les andrimasompokonolona fera l'objet d'une enquête sérieuse dont les résultats seront rendus publics ;

3) que les personnes ou groupes de personnes déclarées coupables de violence feront l'objet d'une sanction proportionnelle à la gravité des faits pour éviter qu'un climat d¹anarchie et d'impunité s'installe durablement.

De demander aux organisations internationales (Amnesty Internationnal, Human rigths Watch, Féderation Internationale des Ligues des droits de l'Homme) d'ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur ces atteintes aux droits fondamentaux de l'Homme.

- A LA CLASSE POLITIQUE MALGACHE

De faire pression sur les officiers et les politiciens modérés qui, par peur, conservent le mutisme face à ces violations des droits de l'homme, pour qu'ils prennent le courage de s'exprimer, la défense du pays incombant à tous ses enfants. Ils doivent user de leur influence sur les auteurs de ces actes pour mettre fin à la violence, aux mesures d'intimidation à l'encontre des civils et des militaires et aux dégradations du patrimoine national.

Fait à Paris le 19 Avril 2002

VIVE LE PEUPLE MALGACHE !
VIVE MADAGASCAR !
VIVE LA DEMOCRATIE CONFORME A LA CULTURE MALGACHE !

Rajaonarimanana Narivelo, enseignant-chercheur, Université, Paris
Ramamonjisoa Tiana, enseignant-chercheur, Université, Paris
Nirhy-Lanto Rakoto, Chirurgien Gynécologue-Obstréticien, enseignant à l'Université de Besançon
Ramahefarivo Brunoexpert-comptable, Paris.
Razafindrazaka Rivo-Lalao, enseignant-chercheur, Université, Paris
Rakotomavo Fidy, employé de la Poste, Paris.
Rakotoseheno Fanjanirina, Paris.
Olivia Perrin, Paris.
Nirhy-Lanto Zoely Seheno, employée du Conseil Général, Val de Marne.
Tsaravelona Voahangy, Paris.
Larcher Marc, directeur d'agence de Voyage, Paris.
Mamitiana Fabienne, comptable, Paris.
Aïoum François, ingénieur, Paris.
Rossignol Jean Pierre Paris.
Razafindrabodo Esther, Cachan.
Andriamparany Rajaonary, Montrouge.
Jahier Luois, Paris.
Rakotomalala Malanjaona, anthropologue, Evry.