Discours du Président de la République lors de la cérémonie d'investitureAntananarivo 6. Mai 2002Peuple malgache, mes chers compatriotes, "Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants. Qui ne s'arrête pas sur la voie des pêcheurs. Et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs.Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel. Et qui la médite jour et nuit.Il est comme un arbre planté près d'un courant d'eau. Qui donne son fruit en sa saison. Et dont le feuillage ne se flétrit point : tout ce qu'il fait lui réussit ". (Psaumes 1). Mesdames
et Messieurs, Que Dieu créateur nous accorde sa grâce éternellement, et qu'ainsi, ceux qui cultivent fassent de bonne récolte, que ceux qui font de l'élevage soient récompensés, que ceux qui font du commerce aient des bénéfices, que ceux qui travaillent récoltent le fruit de leur labeur, que ceux qui étudient acquièrent le savoir, que les parents aient la force nécessaire pour accomplir leur devoir et que les enfants croissent en sagesse et intelligence pour être le pilier de demain. Que le bonheur et la chance soient toujours avec nous. Mesdames
et Messieurs, La vérité ? La vérité, disaient les anciens, est comme le feu : si vous l'enveloppez, il vous brûle ; elle est comme une plante, le "sodifafana" qui, quand on le jette dans le fossé, refleurit de plus belle ; comme le taureau qu'on brutalise qui ne tombe pas à terre aujourd'hui et ne meurt jamais. 4 mois sont déjà passés et cependant comme si c'était hier. 4 mois pendant lesquels nous avons enduré le soleil brûlant, la pluie dense, la faim et la fatigue. 4
mois pendant lesquels nous avons bravé toute sorte de danger à
cause de la violence et du terrorisme perpétrés par d'ignobles
individus. Il y eut des blessés, nous leur adressons notre sympathie
et nous prions pour eux ; il y eut des morts : nous leur vouons notre
reconnaissance éternelle. L'histoire ne les oubliera jamais et
je promets que l'Etat dont j'ai la charge s'occupera des veufs et orphelins. Il y a quelques jours cependant, nos efforts ont été récompensés. La vérité a triomphé ; en effet, le 29 avril 2002, la vérité a été clamée haut et fort publiquement par l'Instance Judiciaire légale, compétente, reconnue par l'Accord de Dakar. Et a maintenant force de loi sur toute l'étendue de la République comme le prescrit notre Constitution. Nombreuses sont les rumeurs véhiculées soit à l'intérieur du pays, soit à l'étranger pour semer le doute dans notre esprit mais comme disaient les anciens "cent paroles, mille discours mais la vérité est unique". Mesdames
et Messieurs, L'on ne tergiverse pas quand il s'agit des affaires nationales. Madagascar est un Etat indépendant qui a sa souveraineté, une justice souveraine dans ses décisions et un peuple fier, prêt à changer le cours des choses en mettant en place un dirigeant capable de sauver le pays et à défendre à tout prix son choix. Maintenant, la vérité est bien là, devenant ainsi le pilier et la fondation d'un Etat digne de ce nom. Un Etat digne de ce nom car je le dirigerai dans le respect des principes de la bonne gouvernance, d'un Etat de Droit, de la transparence et de la démocratie. Je m'engage à respecter et à faire respecter les Droits de l'Homme. La Justice et la dignité ne seront pas de vains mots dans la vie de chacun, de la société et celle du pays tout entier. J'affirme ici solennellement mon engagement à restaurer la fierté des malgaches, parce que de celle-ci dépend la Dignité, fondement même de notre existence. Je réaffirme mon engagement à établir et à défendre la Justice parce qu'elle est une des conditions pour bâtir un Etat digne. Je réitère aussi mes dispositions à développer rapidement le pays afin que les générations futures ne soient plus dans un état de pauvreté, de dépendance et puissent aspirer à une place au soleil. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver notre chère patrie. Chers
compatriotes, Honorables dames et messieurs, Traversons ensemble le fleuve de la vie pour éloigner la voracité des caïmans. Dieu a voulu que notre Pays soit une île. Les vicissitudes de l'Histoire, les épreuves affrontées ensemble par nos ancêtres et par nos aînés, ont enrichi notre culture, ont façonné l'homme malagasy pour que son pays devienne une Nation une et indivisible : une civilisation commune, une langue commune, une Patrie unique, terre de nos ancêtres. J'ai nommé MADAGASCAR ! Seuls les ennemis de la Nation malagasy tireraient profit d'une hypothétique et illusoire dislocation de Madagascar. Ils ont uvré et continuent plus que jamais à chercher à "dynamiter" cette unité nationale proverbiale. Seuls, ceux qui se sont proscrits volontairement, continuent leur uvre de malveillance à l'égard de leurs compatriotes et s'efforcent à tout prix à détruire systématiquement notre Economie. Seule une petite minorité alimente le terrorisme en lapidant, en kidnappant, en pourchassant - et j'en passe - ceux qui ne partagent pas leur opinion. Pour le commun des citoyens, ces proscrits volontaires portent un nom : celui de TRAITRES A LA NATION. Nos actes nous suivent, c'est un fait indéniable et valable surtout à l'heure actuelle. Madagascar entend faire respecter l'Etat de Droit. Madagascar restera, contre vents et marées, UN et INDIVISIBLE. Nous allons renforcer notre FIHAVANANA. Celui-là même qui a été si cher à nos ancêtres. Le FIHAVANANA sera la quintessence de notre démocratie et servira de base à notre gouvernement. Un gouvernement qui verra la participation de toutes les forces vives de la Nation animées par une volonté réelle et sincère de développer rapidement notre Pays, lequel ne pourra jamais être l'affaire d'un seul homme mais la responsabilité de tout un chacun. Ensemble, nous arriverons à redresser rapidement ce pays. Il n'y aura pas d'exclusion. Nous ne serons jamais assez nombreux pour agir dans le bon sens. Mesdames
et Messieurs, Chers concitoyens, D'aucun n'ignore que cette LUTTE CONTRE LA PAUVRETE constitue un DEVOIR SACRE pour chaque citoyen. Unissons notre savoir, mettons en commun notre savoir-faire, partageons-nous la tâche. En agissant ainsi, nous verrons rapidement poindre à l'horizon le succès de nos efforts. Pour ce faire, afin de permettre à tous les citoyens de participer et pour que tout le monde se sente concerné, nous allons organiser, au moment voulu (en temps opportun) une Conférence Nationale au terme de laquelle notre Démocratie sortira renforcée et le développement plus soutenu. J'estime que la tenue de cette Conférence Nationale constitue, une fois de plus, la ferme volonté du régime que je préside, de promouvoir la véritable démocratie fondée sur le concept du "FIHAVANANA Malagasy". Mesdames
et Messieurs, Chers compatriotes, Mettons sur pied ensemble, et le plus vite possible, une société sous-tendue par la fraternité, les rapports sociaux tissés autour du FIHAVANANA, éclairés, d'une manière permanente par l'équité animée par la Dignité. Le développement que nous allons amorcer sera rapide, humain et durable. Nous avons passé un CONTRAT. Nous avons fait un PACTE. Vous m'avez donné votre confiance. Je vous accorde la mienne. Mesdames
et Messieurs, Chers compatriotes, Ce sont là des biens inestimables pour notre Pays, certes, difficiles à atteindre mais pas impossible à réaliser. Ainsi, je lance un appel solennel à tous les citoyens malagasy de tous les horizons : -
Appel pour un véritable patriotisme - Mon dernier appel, mais non des moindres, s'adresse à la Communauté Internationale : · Le peuple malagasy a fait preuve de dignité et de maturité. Il est décidé à bâtir le progrès et le développement rapide pour sortir de l'extrême pauvreté dans laquelle il se trouve. · C'est aussi un peuple épris de justice, de légalité, de vérité, et pour qui la démocratie ne constitue pas un concept vide de sens. Je pense donc qu'il est légitime et dans l'ordre des choses de rendre justice et de présenter l'hommage à ce valeureux peuple qui le mérite. Le peuple malagasy a voté pour l'alternance démocratique en choisissant un Président prêt à développer rapidement Madagascar. Un président qui réaffirme ici sa volonté de s'ouvrir à toutes formes de partenariat avec les pays respectant l'indépendance de Madagascar et la souveraineté de la Nation malagasy. Pour terminer, je lance un appel solennel aux concitoyens malagasy qui continuent à commettre des exactions, des crimes à l'encontre de notre patrie et de leurs compatriotes, afin qu'ils mettent fin à la balkanisation de Madagascar. Que vive le peuple malagasy uni et solidaire. Que vive Madagascar indivis La Patrie est sacrée, Que Dieu soit avec nous.
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