PROPAGANDE INTERDITE POUR LES PDS, LES GENERAUX ET LES PRESIDENTS DE FOKONTANY

Les observateurs internationaux suivront la campagne électorale

Midi Madagasikara 22.11.2002

Le coup d'envoi de la propagande sera donné dans une semaine. Plus précisément le 30 novembre à 7 heures pour prendre fin le 14 décembre à la même heure. 15 jours pour convaincre les électeurs, notamment les indécis qui peuvent faire la différence dans un scrutin uninominal à un tour où il suffit d'une poignée de voix de plus, pour l'emporter. 2 semaines de propagande censée se dérouler dans le respect de l'unité nationale et des bonnes mœurs, dans la dignité et la courtoisie. Et placée sous l'œil attentif des observateurs internationaux qui s'enquièrent actuellement du programme de campagne des uns et des autres. Non seulement dans les rangs de la classe politique, mais aussi du côté des associations et de la société civile. Hier, Soja Jean André dit Kaleta, le fondateur de Liaraike et non moins vice-président du sénat, a reçu, à Fort-Dauphin, la visite de 2 observateurs européens qui resteront dans la région jusqu'au 20 décembre.

Pour les candidats, le récépissé définitif d'enregistrement des candidatures vaut autorisation de faire campagne électorale. Par contre, toute entité (association, syndicat, parti, groupement…) qui désire soutenir un candidat, sont tenus de demander une autorisation auprès du préfet ou du sous-préfet, dans le ressort territorial duquel elle entend faire campagne. Est délivré obligatoirement un récépissé qui vaut autorisation de faire campagne si l'autorité administrative n'y a pas opposé un refus dans un délai de 72 heures. De toute façon, aucune demande d'autorisation n'était plus recevable depuis le 10 novembre à 18 heures. Concernant les médias publics, les seuls à couvrir l'ensemble du territoire, la répartition équitable du temps d'antenne gratuite à la RNM et à la TVM ou à leurs antennes régionales, incombe au conseil national électoral (CNE) new look.

Fonctionnaires d'autorité

Figurent par ailleurs, parmi la panoplie de moyens auxquels les candidats peuvent recourir, la distribution de circulaires et bulletins de vote. Sans oublier les meetings qui ne doivent, en principe, se prolonger au-delà de 23 heures. Tout cela évidemment dans le respect des textes en vigueur que les observateurs internationaux en général et leur expert légal en particulier, ont certainement déjà compulsés. Ils ont sans doute appris qu'il est interdit à tout fonctionnaire d'autorité civile ou militaire, de faire de la propagande en vue de voter pour une candidature. Même s'il est en congé, un fonctionnaire d'autorité non candidat, ne peut distribuer des bulletins de vote, profession de foi et circulaires des candidats. Sont considérés comme fonctionnaires d'autorité, les présidents des délégations spéciales, les vice-PDS, les délégués administratifs d'arrondissements, les chefs de quartier (ex-PCLS) dans les Fokontany, les généraux de toutes les armes, les inspecteurs généraux, les commandants en chef de l'Armée et de la gendarmerie nationale, les commandants des forces, les commandants des régions militaires, les commandants des circonscriptions régionales de la gendarmerie nationale et leurs adjoints, le directeur général de la police nationale, les directeurs de région de la police urbaine, de la police judiciaire et des renseignements généraux. Quand ces fonctionnaires d'autorité sont eux-mêmes candidats, ils doivent se mettre en position de disponibilité dès l'officialisation de la candidature, c'est-à-dire à compter de la publication par la HCC de la liste des candidats par circonscription. En cas de non élection ou au terme de leur mandat, ils sont réintégrés d'office dans leur corps d'origine.

Pays réel

Les observateurs internationaux ont sans doute aussi retenu que sont interdits, toute inauguration officielle pendant la campagne électorale; l'utilisation des biens publics ainsi que des voitures administratives à des fins de propagande. Est également prohibée, l'apposition d'affiches sur les clôtures et bâtiments publics ou privés, des édifices cultuels et culturels; sur les monuments naturels et dans les sites classés à caractère historique, scientifique, légendaire ou pittoresque; devant les fenêtres, baies ou devantures des immeubles bâtis; sur les emplacements publicitaires fixes; sur un immeuble bâti. En outre, aucune publicité à caractère politique ou électoral ne peut être apposée sur tout emballage de produits destinés à la consommation publique, sous peine de confiscation. Dans quelle mesure, toutes ces prescriptions et restrictions seront-elles respectées ? Le scrutin du 15 décembre sera une occasion pour les observateurs internationaux de faire la part des choses entre le pays réel et le pays légal, entre la campagne légale et la campagne réelle.

Olivier R.